& les Chroniques
Express
The Young Gods
"Appear Disappear"

"Appear Disappear"
DATES | Sorti le 13/06/2025 | Publié le jeudi 5 juin 2025
POURQUOI | Le retour des Young Gods Old School
ET ALORS | Quel cadeau ! Nous n'osions plus espérer un disque d’une telle efficacité immédiate de la part des Young Gods après leurs deux derniers exercices expérimentaux successifs, "Data Mirage Tangram" et "The Young Gods Play Terry Riley In C", qui, s'ils nous offraient chacun une facette différente de leurs infinies possibilités, nous laissaient tout de même sur notre faim. Mais cette fois, aucun doute possible : c’est la bonne. Quel plaisir de retrouver ces compositions qui rappellent l’ambiance générale de "Superready / Fragmenté", ces riffs samplés auxquels se superpose un jeu de guitare live introduit depuis l’album "Everybody Knows". Le groupe nous propose la crème de sa recette old school, les tubes s’enchaînent en rafale du début à la fin : la batterie percute, avec soin et précision, Franz nous sert des expressions phonétiques qui n’appartiennent qu’à lui ("Tu En Ami Du Temps", "Blue Me Away"), s'accrochant toujours au concept pivot sur lequel repose essentiellement l’énergie du groupe : le son, qu’il soit mitraillé par un sampler ou qu’il s’agisse de celui d’un simple mot. "Appear Disappear", ce sont dix titres qui mêlent un savoir faire unique à de nouvelles trouvailles sonores, et qui garantissent aux jeunes Dieux une immortalité qu'ils n'avaient probablement pas anticipée à leurs débuts. Un cru exceptionnel.

Onoda
"Land/Islands"

"Land/Islands"
DATES | Sorti le 9 octobre 2020 | Publié le jeudi 26 novembre 2020
ET ALORS | Quelle claque ! "Land/Islands" est le tout premier album du groupe français Onoda, et pourtant, il fait déjà preuve d’une audacieuse maturité. Et de la maturité, il en aura fallu pour laisser ces cinq longs morceaux de six à dix minutes chacun progresser à un rythme tout autant serein que martial. Quitte à doubler le nombre de mesures afin d’atteindre un idéal sonique époustouflant soutenu par des boucles répétitives et emmené par une rythmique qui vrombit comme le moteur d’une mécanique qu’il faudrait sans cesse alimenter. Passées leurs intros inquiétantes et tendues, les chansons montent en puissance, mues par une batterie intraitable et des boucles qui tournent, retournent et permettent aux refrains de s’introduire dans la tête jusqu’à l’ivresse. On pense à une version noisy pop aux accents krautrock du "Data Mirage Tangram" des Young Gods, avec cette idée commune du travail sur le son au coeur même des compositions, pour un résultat extrêmement dense et d’une richesse incroyable. Une telle réussite n’arrive pas par accident : il y a forcément une sacrée dose de talent là-dessous.

Bragolin
"I Saw Nothing Good So I Left"

"I Saw Nothing Good So I Left"
DATES | Sorti le 24 mars 2018 | Publié le mardi 22 janvier 2019
ET ALORS | Il arrive parfois que l’on éprouve l’envie d’écouter des choses plus faciles, sans que cela ne ternisse d’aucune façon l’estime que l’on a de l’album que l’on va choisir. "I See Nothing Good So I Left" fait partie de ces disques qui semblent évidents. La cold (pop) wave de Bragolin rappelle des sonorités plus anciennes comme celles de Sad Lovers & Giants sans trop s'en approcher, la voix charismatique et intrigante de Edwin van der Velde , la très belle guitare (baryton pour être précis), la boîte à rythmes et les synthés transforment chaque titre en un joyau lumineux et donnent à l’ensemble un son propre, presque cristallin, et insufflent surtout à ces huit titres une véritable identité. Le groupe, originaire d’Utrecht aux Pays-Bas, est passé au Supersonic à Paris en mai dernier, quelques mois après la sortie de cet album qui est sa toute première production.
